Le chat de Modrengor.

Il fait sombre, je ne vois rien, une chose m'ote la vue.
Elle me cache les yeux. Je fais un pas, je tombe dans le vide.
Je retombe sur mes pattes... Mes pattes ? On m'ote la chose noire.
Je recouvre la vue ... Je me regarde : une queue, quattre pattes,
des moustaches, un petit nez rose frémissant aux odeurs, des grandes
oreilles, des poils ... Je suis un chat. Moi, Célia Morreau, je suis un chat !




J'entends des voix, elles me parraissent loin, très loin.
Je sort de l'immense maison, c'est une grange. Je vois loin.
J'entends les souris fureter, l'herbe qui se frotte au vent, les
renards chasser, le loup solitaire hurler de joie. Je les comprends.
Je fais corps avec eux.
_ Eh ! Regarde ! Un chaton ! Crie une voix derrière elle, dans la grange.
_ Ce n'est qu'un chaton Georges, il ne faut pas le toucher, sinon sa mère ne reviendras sans doute pas.
Georges, Marine, mes parents, me prennent pour un simple chaton ...
La dame qui à parlée s'apelle Marine Morreau, c'est ma mère, et Georges ...
C'est mon père, un grand brun. Je cours vers eux, je ronronne, sursaute.
_ Elle à l'air perdue celle là ... S'exclame ma "mère"
Je recule, m'enfuit en courant. Moi, Célia Morreau, je suis seule à présent.

Cela fait une heure que je cours vers la grande route, en voiture
cela mettait 30 minutes. En chaton sa doit bien mettre une journée entière ...
Mais je cours. Je m'arrete un instant au bord d'une maisonette. Une petite dame
en sort, me voit, me donne des croquettes. J'hésite, je goûte. C'est bon, sa a la
saveur du poulet ... Mmh ... La vieille dame me caresse. C'est Elise Courre, la comère
du village. Elle est affectueuse avec les chats mais déteste les chiens, j'ai eu de la chance.
Je repart. La petite dame rentre. Une chose froide tombe sur mon dos. Je sursaute, des
enfants font une bataille de bombes à eau et j'ai reçu des gouttes. C'est froid mais
cela fait du bien, je cours, les garçons m'ont repéré et me bombardent. Ils y mettent
toutes leurs forces. Sa fait mal. Trop. Je me réfugie sous un pont, près d'un ruisseau.
La nuit tombe. Je sent mes forces tomber quand j'entends des voix.

_ Cela fait quelques heures que la petite Morreau à disparu ...
Elle à du se réfugier quelque part, elle n'est pas bête.
_ Oui mais ... Intervient une dame.
_ Ne t'inquiète pas pour elle.. la coupe la première voix.

Ils sont à ma recherche, je saute sur eux et ronronne comme jamais.
Ils ne comprennent pas, me chassent. Je suis seule à nouveaux, ils sont partis.
Je vais passer ma première nuit sous forme de chat seule... Quelle existence bien
triste est celle d'un chat abandonnée.

Je tente de dormir. Je ferme les yeux mais tous mes sens sont en alertes
malgrès la fatigue. Couchée sous le vieux pont. Sur la limite du village de Modrengor.
Je m'étire, si je n'arrive pas à dormir, autant avancer dans ma route vers la grande route.
A peine sortir de sous le pont, des mains me saisissent. Elles m'enferment dans un sac.
Je me débat de toutes les forces, pousse un miaulement si fort qu'il m'étonne moi même.
Je plante les griffes dans le sac et une personne pour un cri.

_ Aïe ! C'est un tigre ou quoi !
_ Non, un chat bengal, c'est rare sa, c'est coupé avec les panthères ...
Il va nous rapporter un paquet de thunes ! Répliqua un homme, qui, d'après mon
expérience de jeune fille avant d'être un chaton, assez agé.

Ils m'emmènent. Me jettent dans un camion.
Je miaule, ils m'ont jeté sur quelque chose de froid et dur comme de l'acier.
Le camion démarre, c'est un camion, j'en suis sûre. Grand espace, sombre,
soubresauts fréquents. Je sort la tête du sac. C'est un camion, j'avais raison.
Une grille laisse entrer un rayon de lumière. Je regarde le paysage à travers.
Soudain le camion freine. Sous le clair de lune, je vois trois agents de la police.

_ Que transportez vous ? Dit le premier policier.
_ Oh rien monsieur le comissaire !! Affirme l'homme agé
_ On vas voir sa, ouvrez le coffre.

Ils ouvrent le coffre, je saute sur le policier, il recule à la vue de mon épaule
ensanglantée. Un deuxième policier me prend dans ses bras, je ronronne, rassurée.
Le camion repart, je reste avec les policiers. Me voilà en sécurité.

Le policier me prend dans sa voiture et je me blottis sur ses genoux, il démarre.
Il marmonne quelques mots incompréhensibles. Je tente de dire merci.
Seule un petit miaulement faible sort de ma bouche. Le policier, tout
attendri, me caresse. Nous nous arretons au comissariat. Il me dépose
dans un panier à côté d'un bureau où une jeune et jolie dame travaille.
Un énorme chat couleur caramel vient vers moi. Il ronronne, je fait de même.
Je ne suit plus seule.

_ Mraaaooowww Fait le chat caramel.

Je le comprends, ahurie par ma compréhension, il vient de dire qu'il
s'apelle Cachou. Je lui dit que je m'apelle Célia, il me dit que c'est
un nom fort bizarre et qu'il préfère me nommer Plum. J'accepte.
Nous nous endormons sur le coussin de velours, la dame, toute atendrie,
nous regarde et reprend son travail, songeuse.



Cela fait deux jours que je suit au comissariat. Les journées sont toutes différentes.
Chaque jour, Cachou, ma nouvelle maman, m'apprend quelque chose de nouveau.
Aujourd'hui j'apprend à chasser. Elle m'entraine dans un jardin aux côtés de la dame
du premier soir. Celle ci s'allonge devant un ordinateur portable et regarde les photos
d'une scène de crime, songeuse. Cachou me montre comment elle chasse, j'essaye et
réussit du premier coup. Elle ronronne, heureuse de ma joie. Je suis heureuse ici, plus
besoin de faire la vaisselle tous les soirs, plus besoin de traverser 5 km tous les matins
pour s'instruire, plus besoin d'être malheureux pour se faire comprendre. Ici je suit heureuse.
Je devient plus chat chaque jour. Ma vue commence à devenir noire et blanche, comme
les vrais chats, je suis plus agile sur pattes, je cours vite, je m'habitue à la nourriture pour chat.
Je suis chat !

Nous sortons de Lonk. Une sorte de porte face à nous.
La porte de Modrengor, nous hésitons, la franchissons.
Puis soudain, je pousse un miaulement assourdissant
en voyant deux voitures qui viennent de se percuter.
Une des voitures comportent deux personnes. Mortes.
Je cours vers eux. Georges et Marine Morreau. Mes parents.
Cachou voit ma réaction, reconnait mes parents, nous partons.
Nous passons devant la maison de la vieille dame.
Je me poste devant et miaule. Cachou ne comprends pas.
La vieille dame ouvre et elle sursaute en me voyant avec Cachou.

_ Mais je te connais toi ! Affirme-t-elle en me voyant.

Elle sortit deux bols de patées, nous sautons dessus.
Elle rit. Nous finissons les gamelles, elle nous caresse.
Nous partons, direction le comissariat.



La jeune dame est là, bien vivante. Nous sommes soulagés.
Nous courrons vers elle. Elle nous voit, elle explose de joie, appele tout le monde,
nous prend dans ses bras. Nous sommes heureux. Elle déclare qu'elle nous prend
chez elle, nous ne comprenons pas mais nous sommes heureux. Elle porte le même
chemisier que quand je l'ai vu la première fois, je tente de parler, de lui demander
si tout vas bien, mais seul un miaulement ressemblant à un "mvaaa ?" sort de ma bouche.
Elle rit et nous prend dans les bras.

Nous sommes arrivés chez elle, heureuses.
Elle nous installe le même panier de velour qu'autrefois.
Nous ronronnons, mangeons, nous installons, dormons.
Comme autrefois ... Nous sommes heureuses.

_ Vous savez comme vous m'avez manquées toutes les deux.
Depuis que vous êtes partis nous vous croyons mortes dans l'incendie.
Où étiez vous ? Si seulement vous pouvez parler ... Si vous me comprenez
regardez moi mes belles, mes chéries ... Dit-elle , emballée .

Je la regarde, elle sourit, sait que je l'ai compris, regarde Cachou
qui s'est endormie, nous caresse et part en marmonnant qu'elle doit
finir les cookies de l'anniversaire de la vieille dame. Je suis heureuse.



Cela fait maintenant deux ans que nous habitons chez la belle dame, j'ai
appris qu'elle s'appelait Carole. Elle m'as nommée Plum, comme Cachou.
Nous étions au village quand nous avons croisées Carole qui allait à la poste.
Elle est maintenant à la retraite. Elle commence à avoir des cheveux blancs, je
le sait, je vois ses cheveux qui deviennent clair. Elle nous fait coucou de la main,
entre dans la poste, ressort cinq minutes après. Nous l'avons attendue. Elle vient
vers nous et nous caresse, elle traverse la rue, nous la suivons, puis tout se passe
si vite, une voiture arrive, fonce sur Carole, Cachou et moi. Nous nous faisons
renversées. Carole va à l'hôpital, nous au vétérinaire voisin de l'hôpital. Nous guérissons
vite, nous n'avons qu'une petite égratignure au niveau du dos mais avons le coeur
endommagé. Elle à une côte cassé et le coeur endomagé tout comme nous. Le docteur
nous amène près d'elle exceptionellement, il dit qu'elle va mourir. Nous nous blottissons contre elle.
J'entends le coeur de Cachou lacher, je la regarde, lèche son front, lèche celui de Carole.
Puis nos coeurs s'éteignent à toutes les trois en même temps.

Fin

Super histoire !!

Bravo

Merci bien, et tu sait, toi aussi tu peux créer une histoire.